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Les fantômes de l’usine
En deux mots
Souvenirs, nostalgie, émotions, poésie... Une vie.
Un récit à ne pas manquer !
Synopsis
“Tu balaies, tu jettes les poubelles, t’essuies les tables et lentement ton esprit flotte.” À quoi pense le jeune balayeur ? à quoi rêve-t-il ?
Pour aller plus loin
Belle et émouvante immersion que cette proposition expérimentale signée Brahim Fritah en 2014. L’auteur aime mêler image fixe et image en mouvement, réel et poétique, passé et présent. Depuis le bien nommé Chroniques d’un balayeur, documentaire datant de 1999, il met aussi la lumière sur les invisibles de la société, et toujours avec une bienveillance qui n’empêche pas le regard frontal sur son sujet.
L’émotion naît du récit que les voix narratrices évoquent. Reda Kateb et Yanis Bahloul prêtent ainsi leur timbre au narrateur adulte et enfant. C’est l’histoire d’un passé qui ressurgit à travers la visite d’une usine désaffectée, et à travers les fantômes des ouvriers, du balayeur de tous les souvenirs, et de la famille qui veillait sur la propreté des lieux. C’est un monde d’avant la globalisation et l’ubérisation actuelles.
Le tissage des images filmées et des photographies se double d’effets de montage au pouvoir fortement évocateur. La nostalgie gagne l’écran, même pour le public qui n’a pas connu ces décors et personnages précis. Comme dans Adieu Gary de Nassim Amaouche (2009), l’usine n’est plus, les travailleurs ne sont plus, mais la conscience surgit, tout comme le siècle qu’il faudrait pour “nettoyer l’honneur bafoué des ouvriers”.
Générique
Scénario Brahim Fritah